Lamento nocte
Il y a quelques temps, j'ai tenté d'écrire le second article des "mythologies" (voir le premier), consacré, cette fois, au rapport entre l'artiste et la drogue. Il s'avère que qu'une part, j'ai beaucoup de mal à le terminer le publier en l'état, et d'autre part, je remarque à cet instant précis que j'ai omis plusieurs exemples pourtant repésentatifs. En l'occurrence, il s'agit de la caféine et de l'alcool. Ne voulant pas m'étaler là dessus, je vous demanderez juste de patienter le temps que je prendrais pour finaliser cet article.
Je dis ça parce que pour moi, il était indispensable d'écrire l'article en question sous ou rapidement après consommation des substances incriminées; malheureusement je n'ai jamais trouvé l'inspiration ou la force (les deux allant souvent de paire), or ce soir, quelques facteurs me poussent à le faire.
Zelda est partie depuis lundi. Pas définitivement, hein, mais suffisamment longtemps pour que je retourne à l'était semi-sauvage. Je n'ai absolument aucune discipline domestique: il suffit qu'elle me laisse trois jours pour que l'apart, le salon en particulier se transforme en un hybride de squat et de champ de bataille. Ma propension à la bordelisation me dépasse. Ca tient à peu de choses: mes clopes roulées sans précuation, impliquant une quantité de tabac et de cendre assez conséquente autour sur mon bureau; des canettes de Burn tels les piliers de ma geekitude; le sol, heureusement protégé par une nappe en papier, couvert de mes munitions peinturluresques; çà et là, quelques assiettes présentant les reliefs d'un semblant de repas.
Parce qu'il faut savoir que quand Zelda m'abandonne à mon sort, mes règles de vie se limite à m nourrir quand j'ai faim (de préférence avec des trucs gras et pas sain, quitte à me faire un libanais au petit déjeuner, c'est à dire à deux heures de l'après midi) et à dormir quand je suis fatigué (voir la précédente parenthèse).
Parfois, j'ai un gros coup de je-ne-sais-quoi qui me pousse à certains extrêmes comme faire la vaisselle, voire prendre une douche.
A ce moment du récit, vous vous demandez sûrement quel est le lien avec l'introduction narcotique sur un article fantôme. A vrai dire, j'ai du mal à m'en souvenir aussi. En gros, c'est un article d'humeur assumé, et pour situer le contexte, je reviens tout juste de la cave où le vin à une fois de plus coulé à flot pour abreuver mon âme esseulée. Sur la route (à une cigarette à pied de la maison), je remontais donc le boulevard de Port-Royal en méditant sur des futilités, en constatant notamment qu'à une exception près, je n'avais jamais fait ce chemin dans un état de sobriété relative.
Ce soir, j'ai rencontré un prof de mathématiques et, comble de l'ironie, j'ai vachement sympathisé avec, malgré mes déboires récents avec un jury revêche qui n'a eu cesse de m'humilier (il n'y a pas d'autres mots) sur mes lacunes, que dis-je, mes gouffres lorsqu'il s'agit de parler chiffres.
Bref, j'étais sur la route du retour, méditant sur tout et rien à la manière d'un presque trentenaire lorsqu'il ne s'est - tenez vous bien, je vous le donne en mille - absolument rien passé.
J'avançais, avec la probité de l'honnête homme flirtant avec Bacchus, quand soudain j'eu envie d'écrire un article sur mon blog dont les statistiques chutent sensiblement sans activité pendant trois jours d'affilé sur cette vacuité d'un retour de la cave.
Que dire? Que je ne me souviens à peine du rapport entre l'introduction de cet article et le pourquoi de mon arrêt chez Moïz, mon épicier issu de l'immigration maghrébine de la rue pour quérir deux Burn alors que je dois me lever demain matin? Bouah, aller, c'est un article d'humeur, après tout je dis ce ue je veux, surtout si c'est sans intérêt.
Quoi de neuf depuis mon compte rendu désabusé sur mon vernissage? J'ai eu une semaine étrange, entre vie de geek caractérisée par des nuits brèves, amplifiées par une chaleur dantesque et surtout, je le confesse, par The Witcher , un horrible chronophage. J'ai passé mon examen me donnant officiellement le titre d'eployé commercial, dans des condition absoluments atroces qui me confirme que ma gestion du stress reste superficielle, ce qui ne m'a pas empêcher de le décrocher, contre toute attente. Je ne vais pas m'étaler dessus, mais cet épisode m'a franchement foutu un gros coup à la fierté. Imaginez deux examinateurs qui vous descendent juste pour le plaisir, jubilant dans l'exercice de vous destabiliser et d'affirmer leur statut de jury. Deux personnes frustres vous laminant sur des broutilles alors que votre rapport de stage est brillant, que vos états de services sont irréprochables, comme ça, par jeu peut-être. Moi qui arrivait confiant, les mains dans les poches, m'imaginant accomplir une formalité, je suis ressorti de cet exam comme on sort d'une séance de torture digne de l'Inquisition. Un putain de coup à mon ego.
Bref, j'ai dû digérer cet épisode pendant trois jours avant de retrouver le sommeil. Alors j'ai peint, un peu, pour garder la forme. Et puis je me suis demandé ce que j'allais faire ces jours de solitudes. Je suis sorti, à la cave, constaté que je n'ai eu qu'un seul "commentaire" de plus sur le livre d'or, redressé mes toiles bancales. Bonne nouvelle, le tenancier m'a affirmé que les clients n'étaient "pas indifférents" à mon travail. Ca me fait une belle jambe. Non, sans dec', c'est cool, mais bon, ça n'implique pour l'instant aucune vente...
Sinon, demain, je pars à Calais pour une semaine. Ca fait un an que je n'y ai pas mi les pieds et c'est là qu'on se rend compte que le temps passe très, très vite. Originellement, j'y vais pour simplifier les démarches pour faire me passeport, mais j'admets qu'une semaine chez papamaman à manger trois fois par jour et à heure fixe me fera le plus grand bien. Autant que de revoir mon couple de meilleurs amis, chose qui me manque cruellement même si je ne le montre pas forcément. Une bonne cuite à la Stella s'impose.
Je vais y camper une semaine, mon planning et mes arrangements internes avec la boutique me permettant de m'inproviser un semblant de congé. Je quitterais Paris à nouveau fin juillet pour m'incruster avec mes parents dans la famille implantée dans le sud-ouest, pour, en gros, me plaindre de la chaleur, me réhydrater au pinard et manger comme un goret entre deux baignades dans piscine privée. Deux semaines dans un trou paumé sans alcooliques bramants dans la rue, avec un vrai ciel étoilé, avec pour seule attache à mon quotidien mon ordinateur.
Je reprend l'habitude de partir en vacance avec mes géniteurs, habitude très vite oubliée passé 15 ans (à ce moment je préférais rester à Calais pour picoler avec mes potes dans une maison parentale désertée). Maintenant, vingtenaire finissant, j'apprécie pleine le plaisir d'un cocon familial, la maturité m'octroyant un certain droit sur le fait d'être beurré à table. Merde, c'est les vacances quand même, et faire abstinence de pinard à Gaillac, c'est comme mettre un vélociraptor dans une boucherie en lui intimant l'ordre de ne rien manger.
Mais c'est également quinze jours sans toucher un pinceau, que j'ai largement compensé l'an passé en débutant un roman. Peut être est-ce là l'occasion de reprendre une plume motivée et d'avancer un peu. Dans tout les cas, quinze jours loin de l'aliénation parisienne me fera le plus grand bien. Surtout dans une maison climatisée.
Bon aller, il est temps pour moi de conclure cet article aussi long qu'inutile, et d'aller rattraper les quelques heures de sommeil qui me font défaut.