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Les Carnets de Steiner Le blog d'un artiste peintre qui ne sait pas où il va, mais qui y va quand même. Mes humeurs, mon travail en cours, mais également des informations sur la technique et le processus créatif.

Lamento nocte

Narcisse Steiner

Il y a quelques temps, j'ai tenté d'écrire le second article des "mythologies" (voir le premier), consacré, cette fois, au rapport entre l'artiste et la drogue. Il s'avère que qu'une part, j'ai beaucoup de mal à le terminer le publier en l'état, et d'autre part, je remarque à cet instant précis que j'ai omis plusieurs exemples pourtant repésentatifs. En l'occurrence, il s'agit de la caféine et de l'alcool. Ne voulant pas m'étaler là dessus, je vous demanderez juste de patienter le temps que je prendrais pour finaliser cet article.

 

Je dis ça parce que pour moi, il était indispensable d'écrire l'article en question sous ou rapidement après consommation des substances incriminées; malheureusement je n'ai jamais trouvé l'inspiration ou la force (les deux allant souvent de paire), or ce soir, quelques facteurs me poussent à le faire. 

Zelda est partie depuis lundi. Pas définitivement, hein, mais suffisamment longtemps pour que je retourne à l'était semi-sauvage. Je n'ai absolument aucune discipline domestique: il suffit qu'elle me laisse trois jours pour que l'apart, le salon en particulier se transforme en un hybride de squat et de champ de bataille. Ma propension à la bordelisation me dépasse. Ca tient à peu de choses: mes clopes roulées sans précuation, impliquant une quantité de tabac et de cendre assez conséquente autour sur mon bureau; des canettes de Burn tels les piliers de ma geekitude; le sol, heureusement protégé par une nappe en papier, couvert de mes munitions peinturluresques; çà et là, quelques assiettes présentant les reliefs d'un semblant de repas.

Parce qu'il faut savoir que quand Zelda m'abandonne à mon sort, mes règles de vie se limite à m nourrir quand j'ai faim (de préférence avec des trucs gras et pas sain, quitte à me faire un libanais au petit déjeuner, c'est à dire à deux heures de l'après midi) et à dormir quand je suis fatigué (voir la précédente parenthèse). 

Parfois, j'ai un gros coup de je-ne-sais-quoi qui me pousse à certains extrêmes comme faire la vaisselle, voire prendre une douche.

 

A ce moment du récit, vous vous demandez sûrement quel est le lien avec l'introduction narcotique sur un article fantôme. A vrai dire, j'ai du mal à m'en souvenir aussi. En gros, c'est un article d'humeur assumé, et pour situer le contexte, je reviens tout juste de la cave où le vin à une fois de plus coulé à flot pour abreuver mon âme esseulée. Sur la route (à une cigarette à pied de la maison), je remontais donc le boulevard de Port-Royal en méditant sur des futilités, en constatant notamment qu'à une exception près, je n'avais jamais fait ce chemin dans un état de sobriété relative. 

Ce soir, j'ai rencontré un prof de mathématiques et, comble de l'ironie, j'ai vachement sympathisé avec, malgré mes déboires récents avec un jury revêche qui n'a eu cesse de m'humilier (il n'y a pas d'autres mots) sur mes lacunes, que dis-je, mes gouffres lorsqu'il s'agit de parler chiffres.

Bref, j'étais sur la route du retour, méditant sur tout et rien à la manière d'un presque trentenaire lorsqu'il ne s'est - tenez vous bien, je vous le donne en mille - absolument rien passé. 

J'avançais, avec la probité de l'honnête homme flirtant avec Bacchus, quand soudain j'eu envie d'écrire un article sur mon blog dont les statistiques chutent sensiblement sans activité pendant trois jours d'affilé sur cette vacuité d'un retour de la cave. 

Que dire? Que je ne me souviens à peine du rapport entre l'introduction de cet article et le pourquoi de mon arrêt chez Moïz, mon épicier issu de l'immigration maghrébine de la rue  pour quérir deux Burn alors que je dois me lever demain matin? Bouah, aller, c'est un article d'humeur, après tout je dis ce ue je veux, surtout si c'est sans intérêt.

 

Quoi de neuf depuis mon compte rendu désabusé sur mon vernissage? J'ai eu une semaine étrange, entre vie de geek caractérisée par des nuits brèves, amplifiées par une chaleur dantesque et surtout, je le confesse, par The Witcher , un horrible chronophage. J'ai passé mon examen me donnant officiellement le titre d'eployé commercial, dans des condition absoluments atroces qui me confirme que ma gestion du stress reste superficielle, ce qui ne m'a pas empêcher de le décrocher, contre toute attente. Je ne vais pas m'étaler dessus, mais cet épisode m'a franchement foutu un gros coup à la fierté. Imaginez deux examinateurs qui vous descendent juste pour le plaisir, jubilant dans l'exercice de vous destabiliser et d'affirmer leur statut de jury. Deux personnes frustres vous laminant sur des broutilles alors que votre rapport de stage est brillant, que vos états de services sont irréprochables, comme ça, par jeu peut-être. Moi qui arrivait confiant, les mains dans les poches, m'imaginant accomplir une formalité, je suis ressorti de cet exam comme on sort d'une séance de torture digne de l'Inquisition. Un putain de coup à mon ego.

 

Bref, j'ai dû digérer cet épisode pendant trois jours avant de retrouver le sommeil. Alors j'ai peint, un peu, pour garder la forme. Et puis je me suis demandé ce que j'allais faire ces jours de solitudes. Je suis sorti, à la cave, constaté que je n'ai eu qu'un seul "commentaire" de plus sur le livre d'or, redressé mes toiles bancales. Bonne nouvelle, le tenancier m'a affirmé que les clients n'étaient "pas indifférents" à mon travail. Ca me fait une belle jambe. Non, sans dec', c'est cool, mais bon, ça n'implique pour l'instant aucune vente...

 

Sinon, demain, je pars à Calais pour une semaine. Ca fait un an que je n'y ai pas mi les pieds et c'est là qu'on se rend compte que le temps passe très, très vite. Originellement, j'y vais pour simplifier les démarches pour faire me passeport, mais j'admets qu'une semaine chez papamaman à manger trois fois par jour et à heure fixe me fera le plus grand bien. Autant que de revoir mon couple de meilleurs amis, chose qui me manque cruellement même si je ne le montre pas forcément. Une bonne cuite à la Stella s'impose.

 

Je vais y camper une semaine, mon planning et mes arrangements internes avec la boutique me permettant de m'inproviser un semblant de congé. Je quitterais Paris à nouveau fin juillet pour m'incruster avec mes parents dans la famille implantée dans le sud-ouest, pour, en gros, me plaindre de la chaleur, me réhydrater au pinard et manger comme un goret entre deux baignades dans piscine privée. Deux semaines dans un trou paumé sans alcooliques bramants dans la rue, avec un vrai ciel étoilé, avec pour seule attache à mon quotidien mon ordinateur. 

 

Je reprend l'habitude de partir en vacance avec mes géniteurs, habitude très vite oubliée passé 15 ans (à ce moment je préférais rester à Calais pour picoler avec mes potes dans une maison parentale désertée). Maintenant, vingtenaire finissant, j'apprécie pleine le plaisir d'un cocon familial, la maturité m'octroyant un certain droit sur le fait d'être beurré à table. Merde, c'est les vacances quand même, et faire abstinence de pinard à Gaillac, c'est comme mettre un vélociraptor dans une boucherie en lui intimant l'ordre de ne rien manger. 

Mais c'est également quinze jours sans toucher un pinceau, que j'ai largement compensé l'an passé en débutant un roman. Peut être est-ce là l'occasion de reprendre une plume motivée et d'avancer un peu. Dans tout les cas, quinze jours loin de l'aliénation parisienne me fera le plus grand bien. Surtout dans une maison climatisée.

Bon aller, il est temps pour moi de conclure cet article aussi long qu'inutile, et d'aller rattraper les quelques heures de sommeil qui me font défaut.

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Commentaires
P
<br /> lisez<br /> http://www.thebookedition.com/<br /> julien perche son livre de sf est remarquable<br /> <br /> <br />
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O
<br /> A CAUSE D'UN PHENOMENE D'ACCUMULATION D'EXEMPLES ALLANT TOUS DANS LE MÊME SENS, j'aurais de plus en plus tendance à penser que faire partie d'un JURY est une des occasions favorites des cons<br /> d'exercer leur sadisme ou au moins leur esprit de supériorité imaginaire!!!!!!!! (rires jaunes)<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Aarfh tes articles vont me manquer mon narcisse !!!<br /> ça va être dur cet été. heureusement y'a la finale de la coupe du monde et le tour de france.<br /> j'attends avec impatience ton retour<br /> <br /> (et il est très bien cet article)<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> T'inquiète pas Stoni, même si je pars loin, il y a trois choses qui me suivent: mon Zippo, mon couteau suisse et mon ordi. D'ailleurs là j'écris de chez papamaman. <br /> <br /> <br /> Autant pour peindre, hormis mon matos et un peu de place, je peux faire ça dans n'importe quelle condition, autant pour écrire j'ai besoin d'un certain contexte. Du calme, pas de soucis, l'esprit<br /> "vacance" en somme. C'est pour ça que le logis parental est très adapté, autant que la maison à Gaillac... Me réjouis de partir!<br /> <br /> <br /> <br />
O
<br /> Excuse-moi de commencer par ce qui ressemble à du "pontifiage", Narcisse, mais tu verras que je pense bien à du concret et à ton cas individuel:<br /> <br /> quand une société se délite, ce sont des vies individuelles qui sont mises à mal, dans leur quotidien; je ne sais où tu en es avec Zelda, mais je crois savoir par contre que des amitiés et aides<br /> virtuelles, via blogs per exemple, ne pourront jamais remplacer un coup de main de gens qui te sont vraiment proches, en chair et en os, et qui tiennent à toi. Et d'après ce que j'ai lu, ce sont<br /> tes parents qui peuvent et peut-être sont les plus motivés pour t'aider dans une ou des passes difficiles dans la mesure du possible, parce qu'ils t'aiment, et pas seulement jusqu'à l'âge où en<br /> principe il faudrait savoir voler de ses propres ailes (belle formule creuse bien souvent)mais toujours, jusqu'au bout.<br /> <br /> Ce n'est pas forcément le cas, malheureusement, cette affection des parents, mais quand ça l'est, pas d'hésitation: vas-y et jette-toi dans leurs bras, au propre ou/et au figuré; ce qui ne signifie<br /> pas se complaire ad vitam aeternam dans une situation de dépendance, et du reste je ne "sens" pas en toi un clone d'Oblomov!! Mais le temps qu'il faudra pour te refaire une santé y compris<br /> morale!!<br /> <br /> Bon courage, vieux, tu vois que je ne peux guère aller plus loin qu'une formule, coquille de noix vide et dérisoire...<br /> <br /> Ce qui n'empêche que j'ai toujours plaisir à te lire, que ce soit sur la caféine, sur la peinture abstraite, sur les bouquins de SF ou sur les aléas de l'existence!!<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Houlala, je me suis mal exprimé! Zelda ne m'a absolument pas quitté, quand je disais "pas définitivement", c'est pas pour souligner un break ou je ne sais quelle rupture en suspens!<br /> <br /> <br /> Non non, elle est juste partie en Suisse chez ses paents pour bosser tout l'été, et comme moi je bosse encore ici, ben je suis seul à l'apart, mais non, ça roule avec elle! Faut que je me dise<br /> que parfois on peut mal interpréter mes propos, mais rassure toi, tout va pour le mieux!<br /> <br /> <br /> En tout cas merci de ta sollicitude!<br /> <br /> <br /> <br />