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Les Carnets de Steiner Le blog d'un artiste peintre qui ne sait pas où il va, mais qui y va quand même. Mes humeurs, mon travail en cours, mais également des informations sur la technique et le processus créatif.

Chronique équitable

Narcisse Steiner
Bah voilà, comme prévu, je me plains de mon nouvel emploi. Enfin, non, je suis dur. Pour être honnête, c'est pas encore très fatiguant, le mois de décembre étant consacré pour l'essentiel à la formation. Ca me permet de cerner un peu mieux mon nouvel entourage, formateurs et collègues. Coup de chance, j'ai les uns à la bonne et les seconds en relative sympathie. Mes huits collègues, issus de différents milieux, on en commun une volonté de s'en sortir, de concrétiser un projet profesionnel; les tire-au-flancs ne se révèleront que dans quelques semaines, je ne suis pas si naïf. Mais bon, je ne me plains pas: l'ambiance est détendue et même si c'est clairement pas avec eux que je vais m'élever intellectuellement, ils n'en demeurrent pas moins agréables et pas (encore) casses-burnes.
ll faut dire aussi que sans être quelqu'un de social, je n'en suis pas moins une personne sociable, ce qui me permet de maintenir de bonne relations avec ces gens que je devrais supporter pendant pas moins de neuf mois dans une boutique exiguë. Cela dit, j'ai déjà acquis l'étiquette du mec-qui-sait-tout et qui utilise des mots compliqués. La plupart s'étonnent de me trouver parmis eux: j'aurais le profil de l'artiste intello, pas du chômeur sans diplôme. Triste paradoxe.

Mais la vrai révolution de cet expérience, c'est la confirmation que je suis doté, à mon grand étonnement, d'une conscience professionnelle tout à fait louable: ponctuel, serviable, disponible, perfectionniste, et c'est l'oeil brillant de mérite qui éclaire le regard maternel de l'équipe pédagogique. On me demande d'expliquer une notion aux collègues à la traîne, on m'envoie en remplacement urgent sur une vente itinérante dès le second jour de formation, on me confie la mise en place de la nouvelle vitrine... Que de de marques de confiance, et franchement, après un chômage de longue durée et une baisse progressive de ma foi envers mes propres capacités, ça fait foutrement du bien de se sentir utile et efficace.

Le revers de la médaille, c'est que j'ai soudainnement l'impression d'endosser le costard de l'employé modèle, zélé, limite lèche cul, moi, ancien cancre toujours en première ligne lorsqu'il s'agissait de faire criser un innocent fonctionnaire de l'Education Nationale... Le passage à l'âge adulte, à 27 ans? Peut être bien.

Enfin, faudrait que je songe à lacher du leste et peut être devenir moins exigeant envers les autres et surtout envers moi-même.
Mais bon, quand on s'entend dire que la période médiévale est celle des moustequaires ou que la période baroque est celle des Beatles (bas-rock, vous saississez?), des trésors de patience et de tolérance sont nécessaires...

Aller mec, plus que huit mois et trois semaines...
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Commentaires
N
<br /> Bien tout ça, bien. Ce n'est jamais mauvais de se sentir utile/compétent/apprécié, ce qui n'a rien à voir avec le zèle ou la lèche.<br /> Après, il faut aussi de la lucidité sur ce qu'on est capable ou pas capable de faire, du recul (parce que bon, c'est quand même que du boulot), et continuer à être soi-même en toutes<br /> circonstances.<br /> Bises<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Ma foi, les "moustequaires", je ne connais pas non plus.<br /> <br /> Et puis les Beatles ont bien une période baroque, tu pourras leur expliquer...<br /> <br /> Je t'avais dit que ça te ferait du bien de bosser. J'ai toujours raison !!<br /> <br /> L'impression de te déguiser en employé zélé (plus la petite dépersonnification attenante, genre quand tu rentres chez toi tu as besoin de "te changer" parce que tu as le sentiment de ne plus être<br /> trop artiste...) ça passera dans les mois qui viennent.<br /> <br /> Et vive la paye de fin de mois !!!<br /> <br /> <br />
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