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Les Carnets de Steiner Le blog d'un artiste peintre qui ne sait pas où il va, mais qui y va quand même. Mes humeurs, mon travail en cours, mais également des informations sur la technique et le processus créatif.

Ma vie, mon Oeuvre, Volume I

Narcisse Steiner
Ma vie, mon oeuvre, Volume I
Après la brève présentation du blog et de son but, il est temps de s'attaquer à ce qui semble être la partie la plus difficile de l'exercice: parler de moi et de ce que pourrais appeler mon "parcours", bien que je trouve le terme un peu pompeux compte tenu de mon âge.

J'ai toujours aimé dessiner, mais je n'en ai jamais fait une passion. Longtemps tourné vers les lettres, je ne m'étais jamais senti la capacité de réaliser de beaux dessins. Je préférais écrire, mais ça n'a jamais été très encourageant, malgré le succès de mes rédactions et dissertations auprès de mes professeurs, au collège ou au lycée.
Adolescent, je préférais picoler sous les ponts avec mes "amis" plutôt que de faire quelque chose de constructif.

C'est vers 18 ou 19 ans que ma nature a repris le dessus et que j'ai eu besoin de m'exprimer dans le domaine artistique, d'une façon ou d'une autre. Je me suis tourné vers le maquillage artistique en suivant une formation d'un an à l'école Christian Chauveau, à Paris, mais le milieu de la mode auquel j'étais destiné m'ayant profondément dégoûté, mon intérêt pour l'art des fards en a pris un sacré coup. J'ai poursuivi dans mon coin, notamment via le projet Play Dead, où je m'amusais à maquiller mes proches en mort.

Aussi longemps que je me souvienne, j'ai toujours aimé les esthétiques dérangeantes, souvent qualifié de "morbide". C'est toujours un peu délicat de parler de ça. Toujours cette appréhension d'être catalogué comme "artiste torturé" ou affilié à je ne sais quelle culture pseudo-gothique prépubère; mais les faits sont là. Mes cahiers d'enfant sont remplis de démons, de monstres tentaculaires, squelettiques et arachnoïdes (faudrait que les scanne, un jour!). J'ai toujours préféré les films de zombies au Club Dorothée, Alien à E.T et La Mouche à Superman.

Je ne saurais pas expliquer mon goût pour ce genre d'univers, mais ai-je vraiment à le faire, à me justifier? Non, parce qu'on ne demande pas aux peintres bienséants de se justifier de leur goût pour les paysages bucoliques, les champs de lavande ou les chevaux courants sous un soleil couchant.
Bref! Cessons là ces considérations fort peu intéressantes; j'y reviendrais si un jour le besoin s'en fait sentir.

Faisons un saut dans le temps pour arriver à ce qui nous intéresse vraiment: la peinture.
Comme dit plus haut, mon pemier vrai contact avec le pinceau et la couleur s'est produit lors de l'école de maquillage. C'est ainsi que j'ai pu avoir mes premières notions de volume, de valeur et appréhendé les réactions des différents produits. Ainsi, l'usage des fard gras m'avait donné sans le savoir mes premières bases de peinture à l'huile, laquelle ne devait intervenir chez moi que 5 plus tard.
Le fard sec, communément appelé "fard à joues" ou "fard à paupières" par la ménagère (car il s'agit bien là d'un seul et même produit, seulement il est plu rentable de vendre à l'ignorante un fard pour chaque partie de visage...) est un médium très pigmenté (pour les version professionnelles en tout cas) et s'approche beaucoup du pastel d'art. Je sais que lorsque j'essayerais le pastel, j'aurais déjà un sentiment de familiarité.
Pour rester dans les comparaisons maquillage/médiums d'art, je pourrais également citer les fard à l'eau ou fard-crème, qu'on utilise généralement pour des maquillages "fantaisie" ou le body-painting. Son utilisation et son séchage rapide peuvent évoquer une acrylique, ou plutôt une gouache.
A noter également l'existence de maquillage dit "aquarelle", conditionné sous forme de petit flacon, dont l'utilisation est à rapprocher des encres.

Lors de cette formation, j'ai également eu un bref aperçu des techniques utilisée dans le cinéma. J'ai appris à utiliser des produits comme le latex ou le Plasto-Wax, sorte de pâte à modeler permettant de simuler des reliefs (cicatrices notamment).
Bien que n'étant pas ma branche de prédilection, j'ai beaucoup aimé cette période de ma formation car elle a été une école du système D. Par exemple, utiliser des corn-flakes écrasés pour simuler croûtes et herpès, des mouchoirs en papier froissés pour les brûlures (technique recyclée récemment pour ma série Dolls) et j'en passe.

C'est ainsi que sans le savoir j'ai acquis mes premières techniques, et jamais je n'aurais pensé que cela me servirait un jour dans un autre domaine. Pourtant, en revenant de Paris, je me suis lancé dans un tout autre domaine ou ces acquis ont été une première fois recyclés. Je m'étais lancé dans le figurinisme.

Ca a été mon premier véritable contact avec la peinture - si on oublie les cours d'arts plastiques chiants à mourir du collège et de ses gouache dont l'odeur m'évoque encore à l'heure actuel de cuisants souvenirs - premier contact avec la peinture donc, de l'acrylique pour être précis.
La peinture sur figurine est une discipline particulière qui a décollé au début des années 90, notamment avec les gammes à jouer et à collectionne édité par Games Workshop, pour ne citer qu'eux. Je dis particulière car il se s'agit pas de faire de beaux aplats de couleurs; la figurine ne mesurant guère plus de 28mm, précision et dextérité sont de mise.

La peinture sur figurine m'a permis d'aborder la peinture "classique" sous un angle moins conventionnel que n'importe quelle école de beaux-arts.
J'en ai essentiellement retenu des principes de dilution de la peinture, de la transparence ou opacité des pigments, l'utilité des glacis, et surtout que l'acrylique sèche bien trop vite pour moi.

J'ai peins pendant deux ans ces bouts de métal et de plastique jusqu'à ressentir le besoin impérieux d'en arriver à une peinture plus classique.
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